Le mur : ses représentations symboliques, ses significations et ses réalités.

Définition en anglais : wall /wɔːl/ 1. a continuous vertical brick or stone structure that encloses or divides an area of land. 2. a thing regarded as a protective or restrictive barrier. verb enclose (an area) within walls, especially for protection or privacy. Définition en français : mur /myʁ/ 1. Ouvrage de maçonnerie qui s'élève sur une certaine longueur et qui dans un plan vertical sert à enclore, à séparer ou à constituer les côtés ou les divisions d'un bâtiment et à en supporter les étages. 2. Ce qui isole, sépare, sert de limite. 3. Ce qui est analogue à un mur par son aspect opaque. 4. Obstacle constitué par des personnes ou des choses pour s'opposer, résister. 5. Obstacle à la communication, à la compréhension entre les personnes.
La conception du mur a diverses significations possibles et existantes dans la compréhension du sujet. Dans sa description, le mur représente une construction artificielle d'une surface verticale, une structure immobile, parfois imaginaire qui sert à séparer, à soutenir, à protéger, à limiter, à rendre privé, à construire un foyer,... Toutes les utilités que donnent un mur ou plusieurs surfaces permettent à l'humain de visualiser un espace, de s'établir entre ces murs. La construction de ces murs peut protéger un intérieur, séparer de l'extérieur, conserver un espace intime et personnel, occuper un espace sur une terre pour habiter dans sa propriété privée ou partagée. Le mur peut avoir une signification symbolique et des proportions matérielles ou fictives démesurées qui reflète un état d'âme, une ambition, un message. Des citoyens ouest-allemands se réunissent devant une brèche dans le Mur de Berlin, sur la Potsdamer Platz en novembre 1989 - Crédits : US Department of Defense La notion de protection : Défendre contre toute atteinte : contre un danger, un mal, un risque. Mettre à l'abri d'une attaque, des mauvais traitements, du danger. Action de protéger, de préserver. Le mur peut avoir un rôle de protection, de foyer assuré dans un espace qui n'est pas exposé à une menace, de sécurité. Pour assurer sa survie, l'être vivant doit résoudre à échapper à la mort et donc à trouver des moyens de limiter les risques. Des murs fortifiés dans l'objectif de protéger un espace, une population, un trésor (notion de valeur) a un rôle de défense. La notion de propriété : droit de disposer d'un bien, souveraineté sur la chose à l'exclusion de toute autre personne sous réserve des lois et règlements. Le mur peut avoir un rôle de division, de barrière infranchissable, de structure fortifiée limitant l'accès à tout individu. La défense d'une propriété par des bâtis dressés pour empêcher d'autres humains de venir bloque l'horizon, le passage et parfois l'échange ainsi que la communication. La surprotection d'une richesse peut mener à un rejet du partage, à un sentiment de méfiance et un comportement d'attachement excessif à ses possessions. Questionnements : À partir de quel moment une terre est considérée comme appartenant à un individu (soin et attention portées au labeur productive de la terre, héritage et temps d'occupation,...) La notion de propriété liée au système capitaliste : Dans l'idéologie capitaliste, les champs et les espaces agricoles qui étaient à l'origine accessibles et communs, sont devenus privatifs (openfields to enclosure). Les champs étaient "ouverts" (openfields), mais lors de la révolution industrielle et pour augmenter la productivité agricole pour subvenir aux besoins alimentaires de la population urbaine en pleine croissance, des systèmes d'enclos (enclosure) se sont développés pour avoir un contrôle plus régulier sur le bétail, ainsi que sur les moutons pour récolter leur laine qui sera employée dans la confection de textiles pour l'habillement et afin d'acroître le commerce du tissus et les échanges commerciaux. Les murs comme centre fermé : Centre fermé : lieu où sont rassemblés des entités en un point qui ne peuvent s'échapper. Les centres fermés constitués de murs frontaux qui peuvent engendrer l'isolement qui provoque une politique de crainte des autres humains. Les espaces pénitentiaires comme les prisons ont pour but d'éloigner physiquement et socialement de la société les personnes jugées par la loi instaurée dans un état comme dangereuses, déviantes, inciviles. L'incarcération peut provoquer des rapports de forces et hiérarchiques et parfois peut mener à une déshumanisation. Le mur comme espace : Espace : étendue qui ne fait pas obstacle au mouvement. Milieu idéal dans lequel sont localisées les perceptions. Système de référence. Le mur est un espace vertical qui possède deux faces existantes qui peut être interprétée comme étant l'intérieur et l'extérieur. Ces surfaces ont des fonctions qui peuvent être multiples, par exemple, elles peuvent servir à afficher, accrocher, maintenir, exposer,... Les dazibao en Chine : Le dazibao ( traditionnel : 大字報, simplifié : 大字报, pinyin : dàzìbào, littéralement « journal à grands caractères ») est une affiche rédigée par un simple citoyen, traitant d'un sujet politique ou moral, et placardée pour être lue par le public. Affichage non-officiel dans un espace public. Le mur peut être un espace d'expression sociale : dans le milieu du développement des réseaux sociaux, l'entreprise Facebook a appelé le "mur" Facebook qui est un espace d'expression en ligne. Le walloftext.co est projet de page web flexible (sans limite de taille) qui permet d'écrire des notes en ligne et de manière collective. Dans les milieux urbains, les murs sont peints, couverts, placardés parfois de stickers, d'affiches, de dessins, de lettres... témoignant le passage de passants et de leur implication dans les espaces publics. Dans les espaces urbains et ruraux, les murs sont des surfaces omniprésentes. La présence de ces surfaces dans les lieux publics et accessibles peuvent devenir des repères pour affichages, comme des publicités, des messages politiques ou oeuvres artistiques. Dans de milieu de la musique, le mur du son appelé en anglais "soundsystem" est un système d'audiophones montés dans les évènements festifs et sociaux. Le mur dans la révolution : Les mouvements de manifestations populaires ont élaborés des techniques afin de protéger, de contrer les attaques et tentatives d'oppressions du gouvernement autoritaires. Créant des "blocks", des barricades, des bloquages pour empêcher la circulation et forcer une grêve afin de stopper l'économie d'un territoire, pour protéger des zones (ZAD = zones à défendre) et des vies. "On n'arrête pas un peuple qui danse" : le mur de son : ou "sound system", dans les milieux underground ont rassemblé des fêtards, des groupes d'amis, des marginaux lors de "free" ou "rave" party. Les festivités s'organisent sans réservation de billet d'entrée, ni système de contrôle afin promouvoir la liberté, la gratuité et le respect mutuel des participants. Dans l'histoire : Le Mur de Planck, la muraille de Chine (>300 ans, projet militaire, symbole de puissance, de dissuasion, utilisation stratégique), le mur de Berlin, le Rideau de fer, le mur des Lamentations, Firewall (porte coupe-feu), "Sois mur" (slogan pour le logement), Barrière entre les Etats-Unis et le Mexique, Construction par l'Arabie Saoudite (2006) d'un mur fortifié à sa frontière avec l'Irak, La ligne verte en Chypre, le mur de séparation israélienne en Cisjordanie, Zone coréenne démilitarisée,... Expressions liées au terme du mur: "Le mur de la honte" : terme de propagande qui symbolise négativement toute construction ou barrière de séparation qui, dans un contexte politique, désigne un moyen d'écarter, de limiter l'accès, de séparer une communauté à un lieu présent, et qui déshonneure un édifice. L'usage de cette expression est le plus généralement remis en cause et rejeté par la partie qui organise la séparation. Au sens figuré, l'expression a pu également être employée pour désigner une ségrégation (acte de mettre à l'écart, de séparer un groupe de personnes ou une entité d'un tout), comme le sujet de l'apartheid. (wiki : murs de la honte) "Être dos au mur" / "Être pied au mur" : Ne plus pouvoir reculer, ne pas avoir d'alternative, devoir faire face. "Mettre pied au mur" : Forcer quelqu'un à faire face à une situation inconfortable. "Coller quelqu'un au mur" : Imposer une domination physique. "Se heurter à un mur" : Être en butte à une difficulté insurmontable. "Aller droit dans le mur" : Se diriger dans une situation vouée à l'échec. "Être entre 4 murs" : Être enfermé. "Faire le mur" : S'enfuir, s'échapper discrètement d'un lieu où on n'est pas censé quitter. "Les murs ont des oreilles" : Se sentir écouté par le voisinage "Faire preuve de mur du silence" : Ne pas divulguer d'informations confidentielles malgré la pression "Se taper la tête contre les murs" : Ne pas savoir résoudre un problème "Mur invisible" : Représentation imaginaire et fictive d'une barrière qui nous sépare de quelque chose Les problèmatiques psycho-sociales du mur : (work in progress...)