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"Qu'est-ce qu'une idée ?" ← Cours sur la théorie de la connaissance à partir du XVIIe siècle
La philosophie moderne instaure un nouveau rapport à la connaissance. - Comment connaît-ton ? - Nos idées sont-elles innées ou se trouvent-elles leur origines dans la perception sensible ? - Nos idées nécessitent-elles la médiation du corps ? - La valeur d'une idée vient-elle de son contenu propre, comment et que doit-elle nous faire connaître ? - Le monde que je perçois est-il conforme à la perception que j'en ai ? - Le monde existe-t-il indépendemment de ma perception ? Quelles sont les thèses de chaque auteurs ?
Rappel de la théorie médiévale :
1) Importance des sens et de l'intuition du sens commun par la connaissance du monde sensible. "(...) dans la sensation, je ne sens pas seulement une modification de mon corps, mais bien quelque chose que je tends à substantifier " sensible sans la matière : production de sensations et images sans besoin de l'objet sensible = représentations mentales. Nécessité du corps et des organes pour sentir qui permet la connaissance intentionnelle de la qualité perçue. 2) L’objet perçu est appelé par Aristote sensible par accident (= De Anima III, 3) parce qu’il ne relève pas essentiellement de l’objet propre du sens. L'étude de Aristote va livrer le processus cognitif en règle général : la perception sensible et connaissance intellectuelle. « (...) chaque organe sensoriel est ce qui reçoit l’espèce du sensible sans la matière ; et c’est la raison pour laquelle, les objets sensibles ayant disparu, se produisent en nous des sensations et des images, c’est-à dire des représentations, en fonction desquelles d’une certaine manière les animaux sentent ; de cette façon il est évident que ce qui voit est comme coloré en tant qu’il possède une similitude de la couleur. » III, XXVI « Tout ce qui est reçu est reçu dans un sujet suivant le mode de ce dernier, et non suivant le sien. Et toute connaissance se produit par le fait que ce qui est connu est, d’une certaine manière, présent dans ce qui connaît, à savoir selon une similitude, car ce qui connaît en acte en acte est le connu lui-même en acte. Il faut donc que le sens reçoive corporellement une similitude de ce qui est senti. » livre II, chap. XIV Qualité sensible : propres (qualités perçu par les sens) et communes (sens propres accidentés : l'étendue, le mouvement,...), ce qui est mesurable. 3) L’objet concret fait l’objet d’une reconstitution (cognative ou estimative), formation d’une image appelée « phantasme ». 4) Processus d'intellection : l’intellect est la faculté par laquelle la chose va être connue de façon immatérielle par abstraction. Processus de connaissance allant de l'appréhension perceptive à la désignation d'une essence dans laquelle se range l'objet que je perçois. 5) L'intellect agent (rend intelligible le phantasme) et l'intellect passif (mémoire stockée de la connaissance intelligible) « l’espèce intelligible n’est pas ce qui est compris lui-même, mais la similitude (de l’objet) présente dans l’âme » livre III, chap. II. 6) La connaissance d'un objet est par la représentation (=similitude indissociable par la médiation sensible de l'objet concret) d'une image et de son adhésion intelligible. (...) l’âme humaine a besoin des sens ou qu’elle n’en a pas besoin. Or il semble manifeste, par notre expérience, qu’elle a besoin des sens, car celui qui est privé d’un sens n’a pas la science des sensibles connus à travers ce sens
📖 René Descartes (France, 1596-1650) Règles pour la direction de l’esprit Méditations métaphysiques pour avoir une remise en cause de l’origine de l’idée à partir de l’expérience sensible
1) Remise en cause de la similitude dans la perception sensible ~ Incertitude de la sensation remise en cause de la ressemblance constitutive de ce qui s’offre dans l’acte même de la sensation (= Le doute méthodique) "infinité de diverses qualités qu’elles nous font concevoir en ces objets , il n’y en ait aucune que la figure seule dont elles aient proprement la ressemblance" L’argument principal de Descartes est que pour représenter quelque chose, la similitude entre la représentation et le représenté n’est pas requise. Illusion - la ressemblance suppose une trahison de la similitude (la gravure représentant un paysage) La modification matérielle d'un corps le morceau de cire ; "la même cire demeure", malgré les changements et modifications physiques) La chose sentie et la sensation n’impliquent pas un rapport de similitude car pour Descartes, peu importe les changements d'état d'un objet, l'essence reste la même et les sensations (ce qui est perçu) peut induire en erreur parce que l'idée même de l'objet modifié ou ressenti reste la même. a) La sensation n’est essentiellement qu’une modification matérielle de mon corps : l’idée d’un corps perçu est possiblement une simple modification matérielle du sens. b) Qualité du sensible n'a aucun rôle causal dans le processus perceptif. Elle ne s’explique que par la modification des parties de la matière, réduite à l’étendue et à la figure. La chose sentie et la sensation n’impliquent pas un rapport de similitude ~ Incertitude de la sensation
2) Les Méditations Métaphysiques : l’ordre des vérités
2-1) Le doute méthodique (méditation I)
Le doute était un moyen hyperbolique mis en place pour atteindre la vérité, dans la perspective d’une fondation du savoir. « Tout ce que j’ai reçu jusqu’à présent pour le plus vrai et assuré, je l’ai appris des sens, ou par les sens : or j’ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs, et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés. » Les choses que nous percevons ne sont pas nécessairement telles qu’elles nous apparaissent (le bâton longé dans l'eau qui apparaît distordu) - La pensée peut s’exercer indépendamment du sommeil et d'état de veille. "Descartes fait donc une analogie : de même que l’ignorant se fie aux sens, de même le savant peut se fier aux mathématiques alors que Dieu l’a créé pouvant se tromper ; mais comme Dieu ne saurait être trompeur, Descartes envisage l’hypothèse d’un malin génie susceptible de le tromper dès qu’il pense. On voit par-là que l’idée d’une correspondance entre la connaissance entre mes représentations et le monde extérieur est bel et bien ruinée, mais aussi, que toute objectivité indépendante de mes représentations est sujette au doute, en raison même de l’hypothèse du malin génie."
2-2) Le cogito (méditation II)
"Je pense donc je suis." effectuer une pensée et faire le retour sur elle Le cogito ne se livre que dans une intuition La pensée est l’attribut principal du cogito, mais il n’est pas réductible, comme chez les scolastiques, à l’intelligible seul. Le cogito va se définir par ses modi cogitandi, ses modes de pensées : « Mais qu’est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense. Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est-à-dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent. » AT VII, 28-29. Sentir, c’est penser confusément. La preuve, c’est qu’en vertu du doute, on peut réfuter l’existence des corps, mais que l’activité de pensée, c.-à-d. de sentir ou d’imaginer, peut encore s’exercer même s’il n’y a pas de corps existants. La pensée est partout présente dans l’activité de l’âme : Descartes ne confond pas les facultés, mais les facultés inférieures (notamment l’imagination) sont accompagnées de pensée, puisque j’en ai conscience : je pense, je suis peut se traduire aussi par : je sens, je suis, j’imagine je suis, etc., même si les objets que je sens et ce que j’imagine n’existent pas.
COGITO vs METAPHYSIQUE union physique
esprit/corps
CONSTATIF vs ENTITé SPIRITUELLE
2-3) L’existence de Dieu Méditation III
Pour Descartes, l'idée devient un effet qui remonte jusqu'à une cause; cependant si l'idée ne provient pas de nous ; c'est Dieu qui est à l'origine. L'être humain est limité. - vetus opinio of an omnipotent and good God, the innate idea of the « true God » : malin génie, Dieu qui peut m’avoir créé de telle sorte que je me trompe à chaque fois que j’effectue une opération. 1) raison métaphysique d'une présence d'un Dieu créateur de vérités éternelles 2) Capacité humaine limitée. Vérités au même niveau que les créatures (humains) car transcendance d'un Dieu. mode d’acquisition de l’idée : je ne peux l’avoir acquis par les sens, car elle ne se présente pas à moi comme une chose sensible ; elle ne peut être non plus une fiction Elle donc est inscrite en moi dès mon existence : autrement dit il s’agit d’une idée innée.
2-4) Innéité des idées
« Je conçois une infinité de particularités touchant les nombres, les figures, les mouvements, et autres choses semblables, dont la vérité se fait paraître avec tant d’évidence et s’accorde si bien avec ma nature, que, lorsque je commence à les découvrir, il ne me semble pas que j’apprenne rien de nouveau, mais plutôt que je me ressouviens de ce que je savais déjà auparavant, c’est-à-dire que j’aperçois des choses qui étaient déjà en mon esprit, quoique je n’eusse pas encore tourné ma pensée vers elles. (i) elles ne proviennent pas des sens parce que je peux penser des propriétés géométriques que je ne perçois pas dans la nature ; Natures simples ou des idées claires et distinctes que sont les idées géométriques et de nature mathématiques -> innéité des idées (ii) elle ne relève pas de l’imagination car elles ont une certaine forme de nécessité intrinsèque elle s’impose à moi comme une propriété objective, tout à fait cohérente et nécessaire. Cependant, toute idée est, de droit, innée
Conclusion : Descartes a établi que les vérités s’établissaient selon un ordre, l’ordre des vérités, d’où le rôle fondateur de la métaphysique, par le biais du cogito et l’idée de Dieu : même les vérités sensibles ont leur raison d’être, et dans la pratique il ne s’agit pas d’en douter, seulement elles sont impropres à fonder le savoir : c’est à la métaphysique, comme œuvre de fondation, qu’il revient de considérer l’idée par excellence, celle de Dieu. Nous sommes ramenés à notre fait d’existence corporelle, à la nécessité d’une vie morale* ; l’expérience sensible permet notamment de rendre compte de l’union de l’âme et du corps, puisque l’esprit ne peut être vis-à-vis du corps comme « un pilote en son navire » (Méditation VI)
Idées claires et distinces innées chez Descartes : 1) l’idée de Dieu en métaphysique, 2) les idées portant sur la quantité dans l’ordre des mathématiques et de la physique, 3) les sensations qui sont les idées vraies et simples qui valent dans la vie de tous les jours.
Descartes : Distinction entre corps et esprit : confusion *Nous sommes ramenés à notre fait d’existence corporelle, à la nécessité d’une vie morale : Descartes annule les effets du doute à la fin des Méditations. exemple : le vaisseau/corps, la nature et la vérité des sensations. "Nous sommes ramenés à notre fait d’existence corporelle, à la nécessité d’une vie morale(...) je compose comme un seul tout avec lui. (...) proviennent et dépendent de l'union et comme du mélange de l'esprit avec le corps. Réfutation par lui-même de l'union du corps et de l'esprit : « Tout ce que nous concevons clairement peut être fait par Dieu en la manière que nous le concevons (...). Mais nous concevons clairement l’esprit, c’est-à-dire une Substance qui pense, sans le corps, c’est-à dire sans une substance étendue (...). Donc, au moins par la toute puissance de Dieu, l’esprit peut être sans le corps, et le corps sans l’esprit. Maintenant les substances qui peuvent être l’une sans l’autre sont réellement distinctes (...). Or est-il que l’esprit et le corps sont des substances (...) qui peuvent être l’une sans l’autre (comme je viens de le prouver). Donc l’esprit et le corps sont réellement distincts »
Descartes a livré des certitudes définitives selon lui : la fondation certaine du savoir et la reconnaissance de la finitude de nos capacités de connaître. "il n’y a d’idée que pour celui qui a conscience de lui-même. "
Les décisions cartésiennes sont décisives : elles donnent à l’idée ses marques essentielles, mais sa nature et sa fonction dans le cartésianisme vont être contestées et réarrangées par ses successeurs, au nombre desquels il faut compter deux disciples hétérodoxes de Descartes, Spinoza et Malebranche.
📖 Spinoza Baruch (Pays-Bas, 1632-1677) La Réforme de l'entendement, l'Ethique Penseur du bien moral (éthique) et la nature de l'idée L'esprit doit s'assurer de la nature du vrai= connaissance métaphysique nécessaire pour échapper aux conceptions communes et erronées du bonheur. Identification du vrai comme finalité. "bien véritable, éternité de joie, bonheur", bien de nature intellectuel et spirituel Le Bien comme fondation. Rapport à la vérité - Nature Affect de l'âme (non corporel) par le bien : affect de la joie éternelle, donc sans fin souveraine sans dépendance) User de la raison et considérer l'idée par un retour sur soi-même (opération du retour sur soi-même)
Les types de connaissances :
Le traité de réforme de l'entendement (1665) : les types de connaissances : - La perception acquise par ouï-dire / La perception acquise par expérience = connaissances du fait brut, dont la caractéristique principale est le manque de liaison ou de justification. (le mal que l’on me dit d’autrui n’est pas certain, ce pourrait être une calomnie ayant pour but de ruiner sa réputation, de même que les régularités de l’expérience peuvent induire en erreur) - La déduction d'une essence d'une autre - La chose perçue par sa seule essance, ou par la connaissance de sa cause prochaine Les types de connaissaces dans l'Ethique (1677) : 1) Opinion acquise par l'expérience : connaissance du brut, par la croyance. Connaissance défectueuse = "je n'ai aucune idée de où je suis né." 2) Connaissance déductive ou connaissance du second genre : démonstration (conséquences de la réalité), propriétés distinctes, réalité objective.
2b) « Yeux de l’âme » : Démonstration (connaissance déductive) : constitue l'idée du vrai. La nature du vrai et de l'idée. Il n'y a donc pas de doute méthodique car l'idée est claire et distincte et entièrement déterminée par la démonstration par le principe des propriétés. ( propriétés mathématiques des figures) L'idée indépendante. Détention du savoir vrai par la représentation démonstrative des propriétés.
3) Connaissance intuitive : "évidence", idée adéquate de l'essence formelle, appréhension de la réalité, idée claire et distincte. Idée qui contient sa vérification en elle-même.
La vérité dépend de la nature de l'idée, qui dépend elle même de sa réalité objective qui n'est pas limitée à une seule conscience. (Il n'y a aucun sujectivisme dans la vérité) L'idée vraie est la source entière de toute vérité et de toute méthode = démonstration. ex : Le définition d'un cercle par la démonstration de ses propriétés : mouvement de son segment dont l'une des extrémités est fixe. Idée qui contient sa vérité, sa possibilité. Exclusion des "fausses idées" (ex : cercle carré) par instinct de nature. Fiction, cercle-carré et Vérité : « Une fiction ne peut être simple, mais elle est faite de la composition de diverses idées confuses qui sont celles de diverses choses et actions existant dans la Nature, ou mieux encore, de l’attention simultanée portée, sans assentiment, à de telles idées diverses ; car, si elle était simple, elle serait claire et distincte et par conséquent vraie. Si elle provenait de la composition d’idées distinctes, leur composition serait également claire et distincte, et donc vraie. Par exemple, lorsque nous connaissons la nature du cercle et celle du carré, nous ne pouvons plus composer les deux ensembles et faire un cercle carré ou une âme carrée, et choses semblables. »
Les caractéristiques du Vrai : - se révèle claire et distincte, - en accord avec son idéat, - ses propriétés sont démontrées, - exprime une possibilité réelle d'exister - notion par excellence de l'idée de transcendance divine de Dieu (infini)
Substance, Attributs et Modes
1) La Substance (vs Substrat) : L'âme, l'idée du corps dans l'Ethique.* Spinoza établit qu’il n’y a qu’une seule et unique substance : Dieu ou la nature ; connaissable par ses attributs, la pensée et l'étendue et qui permettent l'existence de modes variés. L'idée vraie est est celle possible et démontrée = substance. Une substance est ce qui est premièrement et par soi. Ce qui est en soi et qui subsiste en permanence. Ce qui sert de support aux attributs et aux accidents. La conception traditionnelle, celle d’Aristote – mais qui est encore celle de Descartes – consiste à soutenir qu’il y a autant de substance que d’individus réels. Spinoza va contre cette idée parce qu’il suit une suggestion de Descartes qui laisse à penser que seul Dieu peut réaliser proprement cette conception de la substance. "La nature / Dieu comme unique substance..." Impossibilité de concevoir qu’une substance engendre une autre substance. Reste à savoir comment la substance divine se fait connaître. 2) Qualités et attributs, de la Substance "On connaît la nature d’une substance par ses attributs, à savoir l’étendue et la pensée ; l’apparente diversité s’explique par la diversité des modes.." - Pensée = substance pensante ; durée, ordre; nombre, entendement, volonté, connaissance... ; pensée / intellectuel - Étendue = substance corporelle ; grandeur, figure, mouvement... ; propriétés du corps / sensation Possibilité de l'union entre l'étendue (corps) et la pensée (âme) : appétit, émotion, passions ; qualités des sens. 3) Modes de la Substance Modes : accident modifiant l'attribut, la sensation, l'imagination, l'idée pour la pensée ; la figure et le mouvement pour l'étendue... Formes d'existences variées. *"L'âme est l'idée du corps" : il n'existe pas d'expérience de l'âme qui n'implique pas le corps. La conscience a besoin de l'objet.
Idée inadéquate et connaissance adéquate : - Idée essentiellement inadéquate : mode fini. Idées erronées, limitées. Source des opinions et des passions, de la connaissance première (par ouï-dire) Toute connaissance spontanée est possiblement erronée, tronquée, imparfaite. Se fier à ses passions, sensations et affects peut induire en erreur. - Connaissance adéquate : obtention par les notions communes et démonstrations (évidence, connaissance du 3ème genre). Toute idée vraie est entièrement déterminée, démontrée, évidente, claire et distincte. "L'âme humaine, chaque fois qu'elle perçoit des choses à partir de l'ordre commun de la nature, n'a ni d'elle-même, ni de son corps, ni des corps extérieurs une connaissance adéquate, mais seulement une connaissance confuse et mutilée." Nécessité d'une connaissance adéquate du corps humain et donc, des notions communes. L'être humain comme mode d'une substance de la Nature / Dieu. "Je ne suis qu'un mode fini de la Substance." La connaisance adéquare ne s'obtient que par l'intermédiaire des notions communes, et elle porte sur Dieu dont nous ne sommes qu'un mode. C'est la connaissance du troisième genre : « qui procède de l'idée adéquate de l'essence formelle de certains attributs de Dieu vers la connaissance adéquate de l'essence des choses. » Éthique, II, 40
Concevoir le corps comme mode fini permet de comprendre que le mode présuppose l'étendue infinie car tout individu implique l'univers. On retrouvera une idée similaire chez Leibniz. Ce point ne se vérifie pas seulement du point de vue de l’étendue, mais du point de vue de la pensée ; l’esprit fini est un mode de la pensée divine, infinie : « Nous avons montré que l’idée du corps et le corps sont un seul et même individu, qui est conçu tantôt sous l’attribut de la Pensée, tantôt sous celui de l’Étendue. C’est pourquoi l’idée de l’esprit et l’esprit sont une seule et même chose, qui est conçue sous un seul et même attribut, à savoir celui de la Pensée. Il suit, dis-je, que l’idée de l’esprit et l’esprit lui-même sont donnés en Dieu, avec la même nécessité, de la même puissance de penser. Car en réalité, l’idée de l’esprit, c’est-à-dire l’idée de l’idée est la forme de l’idée, en tant que celle-ci est considérée comme un mode du penser, sans relation avec l’objet. » Toute idée vraie : contenu objectif, partageable et intersubjectif (notions communes, accords tacites) Il n'y a pas de limitiation à une idée vraie car elle est entièrement déterminée.
📖 Malebranche Nicolas (France, 1638 - 1715) "La recherche de la vérité"
Distinction du corps et de l'âme Le corps et ses affects sont de nature différente que l'esprit, les pensées et l'âme. Sensation - corps - affect =/= âme - pensée Refus des idées innées. A) La sensation : sa nature et sa production. Rapport de causalité entre les types de substances : "propriétés du feu provoque la sensation de chaleur", corps < idées, "corps comme cause des sentiments" « Il ne faut qu’un peu d’attention pour reconnaître qu’il n’est pas nécessaire que la cause naturelle qui nous fait sentir telle ou telle chose la contienne en soi. Car de même qu’il ne faut pas qu’il y ait de la lumière dans ma main, afin que j’en voie quand je me frappe les yeux, il n’est pas aussi nécessaire qu’il y ait de la chaleur dans le feu, afin que j’en sente quand je lui présente mes mains, ni que toutes les autres qualités sensibles que je sens, soient dans les objets. Il suffit qu’ils causent quelque ébranlement dans les fibres de ma chair, afin que mon âme qui y est unie soit modifiée par quelque sensation. » La Recherche de la vérité, I, XII. Le corps / étendue et la pensée / âme sont des éléments distincs et séparés. La sensation =/= similitude =/= idées matérielles Apparemment, la sensation de chaleur que je ressens doit bien être une propriété du feu, puisque que je la sens à chaque fois que j’approche ma main de celui-ci. Comment comprendre ce point ?
(i) Premièrement, il faut éviter de penser que la sensation implique une quelconque similitude ( l'âme à connaissance du corps que par les idées), sans quoi on retombe dans l’hypothèse selon laquelle les idées sont matérielles.
(ii) L'arrangement matériel des corps (par les variations des propriétés de l'étendue) & la distinction avec les sentiments/esprit/âme : Il faut garder en tête que le feu n’est qu’un mouvement rapide qui désagrège les différentes parties du bois par un mouvement violent : au sens strict, le feu n’est explicable que par les variations des seules propriétés de l’étendue. "La qualité sensible n’est pas dans le corps extérieur qui provoque en moi une sensation." D’où un paradoxe : il faut bien reconnaître que la variation quantitative provoque une variation qualitative : je pique ma main avec une épingle et ce avec une certaine constance, mais l’hétérogenéité de nature entre la détermination qualitative et la détermination quantitative m’empêche d’assimiler celle-ci a celle-là : « Il n’y a point de rapport entre des mouvements et des sentiments, il est vrai. Mais il n’y en a point aussi entre le corps et l’esprit. » D’où provient alors une telle confusion ? C’est qu’on a cru a tort que le corps pouvait être « cause » de la sensation, alors qu’il est incapable de l’être. Le feu ne peut causer en moi le plaisir et la douleur, il change seulement l’arrangement matériel des parties du corps. ; or la sensation est plus que le réarrangement des parties. C’est donc Dieu qui coordonne les effets de ma sensation avec la « perturbation » de la disposition matérielle des parties de mon corps que cause la sensation.
(iii) La sensation : elle est bien en mon âme, elle affecte bien ma capacité représentative, mais je suis incapable de la susciter pour autant. L’âme ne peut pas susciter ce plaisir ou cette douleur, elle ne peut en être la cause, sans quoi elle réitererait sans cesse l’expérience du plaisir, et elle annulerait celle de la douleur. Il n’y a donc pas de causalité transitive (c’est-à-dire du corps a l’âme et inversement) et immanente (les substances, laissées a elles-mêmes, sont incapables d’agir en quelque façon). Elle n’est, en somme, qu’une modification de mon âme.
(iv) La sensation renseigne sur l'état du corps, nécessite à la conservation de son corps. La sensation n'est pas : une idée confuse (selon Descartes) et ne nous détourne pas de la Vérité (selon Spinoza) (selon Malebranche)
- Différence avec l'étendue de Descartes : Descartes : analyse non-physicienne, disqualification de la qualité et des propriétés Malebranche : détermination quantitative et qualitative, constance.
B) Une vision en Dieu Réalité objective, nécessité d'un support de l'étendue pour permettre l'idée. Contenu objectif équivaut à l’être lui-même L'esprit fini et la réalité objective d’une idée qui présuppose toujours l’infini Les propriétés infinies ne peuvent être produites par un esprit fini « les êtres qui pensent et les êtres étendus suffisent pour expliquer la nature » ; « les choses naturelles dont nous avons quelque connaissance dépendent de l’étendue et de la pensée.» Ainsi, il faut que les objets auxquels je pense aient une réalité propre ; or cette réalité n’est pas donnée par les objets sensibles, puisqu’ils n’ont pas d’influx causal sur nos sens. Pour le dire autrement, du moment que ce je perçois provient de la réalité de l’idée que je perçois, la chose extérieure représentée n’est plus nécessaire. Quel peut être alors la source de la réalite des idées ? Malebranche refuse que le contenu intelligible que sont les idées soient produits par l’esprit, pour plusieurs raisons : (i) Le cogito malebranchien est différent du cogito cartesien : pour Descartes, le cogito permettait la découverte de l’innéite de l’idée par la nécessité dans laquelle le doute nous met, en nécessitant de ne considérer que les "modes" et non plus la réalité extérieure.
- Différence avec le cogito de Descartes : Descartes : le cogito dépend des modes et modalités et non de la source des objets extérieurs. "Lumière intérieure" = innéité Malebranche : le sentiment intérieur de notre propre existence, mais le cogito ne permet pas de découvrir une quelconque règle générale.
La preuve réside dans le fait que toutes les modifications de l’âme sont les sensations ; or ce sont des modifications confuses (ne peut donc se connaître elle-même de façon claire, de même qu’elle ne peut avoir en elle la source de toutes ses connaissances) = rejoint la connaissance par expérience, du premier genre de Spinoza L'esprit fini est incapable de produire des contenus universalisables. (L'accès à l'idée aux propriétés universelles vient d'une mémoire préalablement acquise dont nous ne pouvons être la source.) "Ma perception du rouge ou ma sensation de douleur me sont propres, pas l’idée du triangle." Cela signifie que le contenu objectif équivaut à l’être lui-même : il n’y a aucune différence entre la réalité objective et l’être dont doit être dérivée cette réalité objective. La réalité intelligible d’un être se confond avec la réalité objective de son idées.
réalité objective = être dérivé de celle réalité objective
La réalité objective d’une idée présuppose toujours l’infini, or ces propriétés infinies ne peuvent être produites par un esprit fini. (=impossibilité de l'innéité) "III. Mais je te prie, peut-on tirer d’un être aussi limité que tu es, les idées de tous les êtres ; d’un être d’une seule espèce, les idées de toutes les espèces ; d’un être imparfait et déréglé, les idées que tu as de la perfection et de l’ordre ? Trouveras-tu dans la mutabilité de ta nature, des vérités nécessaires ; dans l’inconstance de tes volontés, des lois incapables de changement ; dans un esprit de quelques jours, des vérités et des lois éternelles ? IV. Tu pénètres les cieux, tu perces les abîmes, tu découvres le mouvement et la situation des astres, tu devines la qualité et la formation des métaux, tu te répands même au-delà des cieux, car tu passes les bornes du monde que tu considères ; et cependant tu t’imagines que tu renfermes en toi-même tout ce que tu vois. Quoi ! Penses-tu être assez grand, pour renfermer en toi les espaces immenses que tu aperçois ? Penses-tu que ton être puisse recevoir des modifications qui te représentent actuellement l’infini ? Penses-tu même avoir assez d’étendue pour contenir en toi l’idée de tout ce que tu peux concevoir dans ce qu’on appelle un atome ? Car tu conçois clairement que la plus petite partie de la matière que tu imagines, se pouvant diviser à l’infini, elle renferme en puissance une infinité de figures et de rapports tous différents." Nicolas Malebranche, Paris, 1638-1715 L'idée d'infini : ensemble des idées des choses finies, connaissance de l'âme de la matière intelligible de toutes choses : essence divine : vérités éternelles qui dépendent de Dieu : matière intelligible des idées
Selon Descartes les idées étaient cocrées avec la subjectivité humaine, thèse que Malebranche n’a précisement pas respectée. Nous ne connaissons ce qu’il n’y a de connaissable dans les corps que par l’intermédiaire de cette vision. Thèse de l'innéité improbable selon Malebranche. Dieu n'a pas idée des choses postérieures (après lui) aux choses mêmes, en Dieu la réalité objective des êtres précède leur existence.
Intelligence divine → Principes et idées générales des choses → Représentation des choses singulières à partir des principes et idées générales → Êtres singuliers, objets de la volonté → Passage à l'existence par la "toute puissance divine"
L'âme ne peut produire de contenu intelligible mais est faite pour contempler la vérité / Dieu ; L'esprit fini a en lui des idées dont la réalité objective provient de son propre fond est impensable, car cela reviendrait à diviniser l'esprit fini.
Occasionalisme : L’objet extérieur, s’il ne produit pas la connaissance, est occasion de connaissance. Correspondance entre les objets de la perception sensible et la nature intelligible de l'être perçu. exemplifications : La perception d'un objet extérieur ne produit pas la connaissance; mais 1) la correspondance entre 2) l'objet sensible et 3) la nature intelligible par 4) l'harmonisation réalisée par le biais de l'ordre instauré par Dieu permet l'idée, l'occasion de l'idée : de la connaissance. Si je perçois un tableau, les qualités sensibles (ses couleurs) sont des modifications de mon âme, mais les propriétés conceptuelles et quantitatives (sa hauteur, sa largeur, ses dimensions et sa localisation spatiale) aperçues et identifiées dans une figure déterminée dans l'espace - sont perçues dans l'essence divine - l'étendue intelligible.
C) La nécessité d'une étendue intelligible Si la subjectivité n’a pas d’idées, il faut se demander comment l’esprit fini connaît et ou « réside » l’objet intelligible qu’il connaît. Malebranche considère que ce que l’âme connaît, elle le connaît grâce a une matière intelligible qui est comme la texture des êtres perçus : « L’âme ne renferme pas l’étendue intelligible comme une de ses manières d’être, parce que cette étendue n’est point aperçue comme une manière d’être de l’âme, mais comme un être. » Éclaircissement, 136. Modification de l'âme qui est singulière et confuse vs Réalité intelligible qui renvoie à l'être même et suppose une autre entité que moi-même L'objet immédiat de notre connaissance intellectuelle est l'objet intelligible, seulement, les objets que nous percevons peuvent changer d’aspect. ex : points de vue, perspective. Le soleil que l’on perçoit change de place et de taille en fonction du point de vue de l’observateur mais possibilité d'identifier des propriétés géométriques d'un objet perçu.
L’hypothèse de Malebranche est que lorsque nous percevons un objet, nous percevons cet objet dans l’étendue intelligible qui est infinie : cela inclut par conséquent toutes les variations possibles de l’étendue, notamment les effets de perspective que nous constatons apparemment dans l’expérience sensible. Tout ce qui est corporel relève de l’étendue intelligible, la complexification d’un seul morceau de matière pouvant aller a l’infini. Dieu n’a pas par ailleurs dans sa répresentation une idée finie : il a en lui une entite indéterminée au sein de laquelle peut s’effectuer les différentes déterminations amenant a la création des différents êtres. « il ne faut pas s’imaginer […] qu’il y ait un Soleil, un cheval, un arbre intelligible destiné à nous représenter le Soleil, un cheval ou un arbre […] toute étendue intelligible peut servir à représenter le Soleil, un cheval, un arbre.
Toute idée provient d'un monde perceptible, de la science, de l'extériorité qui est la source de notre connaissance. La philosophie moderne est obeservée par la science. Ce qui fait qu'une idée est vraie est le caractère de la possibilité. Caractère du singulier, de l'être singulier. Subjectivité constituante au contact de l'expérience sensible VI) Le monde des introuvable/abstrait et la subjectivité constituante : modifications radicales et théorie de la représentation.
Berkeley (Irlande, 1685-1753) La théorie de Berkeley montre que les individus peuvent seulement connaître les sensations et les idées des objets, non les abstractions comme la matière ou les entités générales. " Être c'est être perçu ou percevoir " " Il n'existe que nos représentations " " Il n'existe que ce qui est perçu : être, c'est ce qui est perçu " " Il n'existe pas d'objet indépendemment de l'intelligence. " défense de l'immatérialisme, détruit l'idée de contenu abstrait Réduction de l'être à la sensation 1) Impossibilité des idées abstraites Opinion de l'existence par nos représentations. - Idées comme productions liées aux impressions des sens - Nécessité de paramètres particuliers précis (triangle isocèle, obtus, équilatéral) sinon toute représentation abstraite est contradictoire. - La connaissance générale des idées vient d'une idée particulière qui formera une représentation AFFAIBLIE de la réalité, une sensation. 2) Les représentations et "le monde inexistant" Pour Berkeley, le monde extérieur n'existe pas, celle-ci est une croyance fondée sur les représentations que nous avons des objets extérieurs. Remise en cause de nos perceptions et de l'opinion de l'existence « Certes, c'est une opinion étrangement prédominante chez les hommes que les maisons, les montagnes, les rivières, en un mot tous les objets sensibles, ont une existence naturelle ou réelle, distincte du fait qu'ils sont perçus par l'entendement. Mais aussi grand soit l'assurance qu'on a de ce principe, aussi large soit l'assentiment qu'il puisse rencontrer dans le monde, quiconque aura le courage de le mettre en question pourra percevoir, si je ne me trompe, qu'il implique une contradiction manifeste. » Principes de la connaissance humaine "tous les corps qui composent l'ordre puissant du monde, ne subsistent pas hors d'un esprit" Selon Berkeley, seules les qualités premières existent dans les corps extérieurs. Cependant, l’étendue pure n’est rien sans déterminations, et toute détermination est nécessairement sensible, c’est-à-dire perceptible. L’idée et l’objet dont elle est l’objet sont indissociables. "Il vous suffit de regarder dans vos propres pensées et d'essayer ainsi de voir si vous êtes capable de concevoir s'il est possible qu'un son, une figure, un mouvement ou une couleur existent hors de l'esprit, (...) il n'y a rien de plus facile que d'imaginer des arbres dans un parc, par exemple, ou des livres dans un cabinet et personne à côté pour les percevoir. Je réponds : vous le pouvez, il n'y a là aucune difficulté. Mais qu'est cela, je vous le demande, si ce n'est forger dans votre esprit certaines idées que vous appelez livres ou arbres et, en même temps, omettre de forger l'idée de quelqu'un qui puisse les percevoir ? Mais, vous-même, ne les percevez-vous pas, ou ne les pensez-vous pas pendant tout ce temps ? Cela ne sert donc à rien : cela montre seulement que vous avez le pouvoir d'imaginer ou de former des idées dans votre esprit, mais cela ne montre pas que vous pouvez concevoir la possibilité pour les objets de votre pensée d'exister hors de l'esprit. Pour y arriver, il faudrait que vous les conceviez comme existants non conçus, ou non pensés, ce qui est une incompatibilité manifeste. " On ne peut avoir une connaissance indépendamment de la représentation sensible, et puisque l’abstraction n’est pas possible, et que toute idée n’est qu’une sensation affaiblie ; tout ce qui existe, je le perçois. (On pourrait objecter cependant que je sais faire la part des choses entre ma représentation et la chose existante. Berkeley refuse cette argumentation.)

3) "Être, c'est être perçu." = Perception et sensation

Vérification d'une existence :
Le seul moyen pour Berkeley de vérifier qu'une chose existe est par la sensation. Vérifier une existence, assurée que par le moyen de la perception. (exemple : caméra et conscience observatoire)
Maintien de l’existence de mes perceptions collectives par l’esprit de Dieu, car si toute chose est en tant qu’elle est perçue, le monde est l’objet de la perception divine. = Subjectivité divine garante de toutes les représentations.
" Les idées sont de simples copies affaiblies de nos représentations sensibles"
Hume David (Ecosse, 1711-1776) "Pas d'idées préformées, le contenu est acquérit par expérience." "Toutes nos impressions sensibles sont claires et distinctes" "Les idées sont des dérivés qui existent à partir des expériences" 1) Impossibilité de la connaissance des choses et des idées abstraites Idées abstraites vs Impressions sensibles déterminées (intelligible vs sensible) « (...) toutes les idées, spécialement les idées abstraites, sont par nature vagues et obscures ; l’esprit n’a sur elles qu’une faible prise ; il est porté à les confondre avec d’autres idées semblables ; quand nous avons souvent employé un terme, même sans lui donner un sens distinct, nous sommes portés à imaginer qu’une idée déterminée y est annexée. Au contraire, toutes les impressions, c’est-à-dire toutes les sensations, externes ou internes, sont fortes et vives ; leurs limites sont plus exactement déterminées ; il n’est pas facile de tomber dans l’erreur ou de se méprendre à leur sujet. […] En portant les idées sous une lumière aussi claire, nous pouvons raisonnablement espérer écarter toute discussion qui pourrait surgir au sujet de leur nature et de leur réalité. », Enquête sur l’entendement humain, l’origine des idées, section III, II 2) L'idée générale et les 3 principes d'association : « La nature a établi des connexions entre les idées particulières, et une idée dès qu’elle apparaît à nos pensées, introduit sa corrélative et porte notre attention vers elle par un mouvement doux et insensible. Ces principes de connexion ou d’association, nous les avons réduits à trois. La ressemblance, la contiguïté, et la causalité. Ce sont les seuls liens qui unissent entre elles nos pensées et qui engendrent, dans nos réflexions ou notre conversation, la régularité de succession qui intervient, à un plus ou moins haut degré chez tous les hommes. »
Principes d'association : - Ressemblance - Contiguïté - Causalité
- Ressemblance : Types de comportement, fprmes similaires qui font former dans l'esprit une entité générale. Ou le "moi" par la permanence des différents états psychiques, physiologiques, constante de l'apparence ; en opposition avec tout ce qui relève de la dissemblance ou de la contrariété. - Contiguïté : association d'idée par la mémoire et la réflexion. Idée indépendante de l'expérience. - Causalité : occasion possible qui contribue à la production et conception du monde. Déduction par l'expérience observée au préalable. Esprit qui organise les évènements en fonction de relation de cause à effet. Ordre de causalité / ordre logique Appréhension du monde par les sens associées aux conceptions -> association pure, habitude, faillible. Cependant, nous ne connaissons les propriétés des choses, les qualités cachées sont présumées, l'effet du réel peut ne pas renseigner par certaines relations causales sans expérience préalable... = Vérité sans évidence. Supposition par l'opération de notre raison, sans l'expérience. Influence de la coutume sur notre ignorance naturelle. "L'esprit ne peut jamais trouver l'effet dans la cause supposée par la recherche et l'examen le plus précis. Car l'effet est totalement différent de la cause et, par suite, on ne peut jamais l'y découvrir." => Pas de certitude. L'exemple de l'homme doué d'une faculté rationnelle mais sans expérience : ne peut déduire un objet d'une quelconque action causale : l'idée qu'il aurait de l'objet ne lui donnerait aucun indice de ses potentialités réelles. (ex : l'artefact d'une civilisation inconnue : impossible d’en déduire les fonctions possibles sans avoir trouvé comment en faire usage. ) L'homme possède des idées qui sont formées et apparaissent selon des inférences rendues concrètement possibles par les passions (=sentiments suscités par les impressions sensibles et actions) Le monde est une association de concepts : il est une construction de représentations.

Les idées sont des représentations dérivées du monde sensible qui existent par nos expériences et donc sont un affaiblissment des impressions sensibles.

Introduction : La Critique de la raison pure de E. Kant : "Nous essayons de répondre à de grandes questions comme : qu'est-ce que Dieu, qu'est-ce que l'âme, qu'est-ce que la réalité ? Chaque philosophe amène sa propre réponse, mais on n'arive pas à mettre tout le monde d'accord. La philosophie n'arrive donc pas à progresser. Alors que la science progresse, parce que chaque scientifique, chaque mathématicien s'appuie sur les acquis sur les recherches de ceux qui ont vécus avant eux. Et ses connaissances sont des bases solides sur lesquelles on peut construire des théories plus complexes." Les limites de notre propre raison La raison "pure" et la raison "impure" : impure est celle qui se base sur nos sens (same as Descartes), raison pure est la raison qui fonctionne sans influence par nos sensations Vérité fondamentale sans utiliser usage de nos sens = existence démontrée par la géométrie et la capacité à un mathématicien géomètre aveugle La causalité, la faculté d'ordre logique de relation entre cause à effet permet de structurer les évènements et comprendre le monde.
Kant (Prusse - Allemagne, 1724-1804) fondateur du criticisme et de la doctrine dite « idéalisme transcendantal » "Expérience sensible, rôle de l'expérience" "Toute connaissance commence avec l'expérience, mais n'en dérive pas forcément." La connaissance commence avec les impressions sensibles.
1) L’intuition originaire et les Formes a priori de la Sensibilité Toute connaissance, selon Kant suppose une intuition donnée par l'extériorité Sensibilité (forme) et Intuition (matière) D'après Kant (dnas Critique de la raison pure) Le temps et l'espace se contiennent dans notre esprit et structurent l'expérience de la réalité. Ce sont des outils dans notre cerveau utilise pour comprendre et organiser ce qu'il perçoit. Notre esprit fait le travail de situer l'objet dans l'espace et le temps. Le monde extérieur nous envoie simplement des sensations bruts et c'est notre esprit qui les tranforme en une image cohérente du monde avec un espace et un temps = forme structurante. Temps et espace sont des notions universelles et cela signifie que tous les individus structurent l'expérience de la même manière. Le temps n'a pas toujours existé, il est une création humaine. L’ensemble de nos perceptions sont normées par des formes a priori qui structurent notre sensibilité : l’espace et le temps. D’où un paradoxe : "je n'ai jamais perçu le temps ni l'espace." Ainsi, nos perceptions sont constituées d’une forme structurante (l’espace et le temps) et d’une matière sans laquelle il est impossible de ne rien connaître : je ne perçois pas l’espace, mais il est ce par quoi je perçois, par la sensation. L'être humain n'a pas accès à l'essence d'une chose, mais à une représentation dépendante des règles constituantes de ma subjectivité.
2) La formation des Concepts – Principe de succession Unité de la subjectivité : ADDITION de différentes facettes temporelles et spatiales constantes : "former" l'objet par divers impressions sensibles. = Capacité à synthétiser les différentes facettes de l’objet à travers les formes de l’espace et du temps . "Le divers perçu s’évapore, rien n’est perçu : il faut la double activité de perception-anticipation et de perception-rétention pour qu’un objet soit possible ; la forme de tout objet conceptuel est donc fournie par la forme de la conscience ; mais sans le divers perçu, il n’y a pas d’objets perceptibles, d’où l’impossibilité de connaître ces formes par elles-mêmes indépendamment de l’expérience."
3) L'idéal de la raison pure Kant va supposer que la raison ne peut soutenir des concepts purs car ceux-ci sont des objets inaccessibles tels que celui de la divinité et de son existence effective (celle-ci est alors reliée à une fonction pratique). S’il y a des concepts purs a priori, ne peut-on pas imaginer qu’ils puissent nous faire connaître des objets non accessibles à l’expérience, notamment Dieu ? C’est là la grande rupture avec la philosophie du XVIIe siècle ; Kant va reconnaître que la raison ne peut statuer à partir de purs concepts, comme celui de la divinité, à son existence effective ; ceux-ci ne peuvent alors avoir qu’une fonction pratique, celle d’éviter le désespoir.
Perception et interprétation : Le monde perçu est structuré par notre esprit. Ce que nous percevons du monde est limité, nous ne connaissons pas les objets tels qui sont en eux-mêmes, mais seulement tels qu'ils nous apparaissent. Il nous est impossible d'atteindre une connaissance complète la réalité objective du monde. Distinction fondamentale entre le monde comme nous le percevons et le monde tel qui est réellement. L'essence, la chose en soi, nous est inaccessible. Nous n'avons pas accès à la réalité ultime des choses. "Les choses que nous percevons sont des représentations sensibles formées par des normes de conditions d'existence."
L'émergence de l'idée à l'époque moderne devient une consistance ontologique (=s'interroge sur la signification de l'être) qui fait connaitre et dont l'importance est telle qu'elle devient la condition et la norme du Vrai. Elle éclipse l'extériorité du monde (se concentre sur l'être), donne une importance au sujet par la remise en cause du réalisme spontané et écarte la théorie cartésienne des idées innées. Possibilité réelle de l'entendement humain (/Locke : Essai sur l'entendement humain)
Leibniz Gottfried Wilhelm (Allemagne, 1646-1716) En philosophie, Leibniz est, avec René Descartes et Baruch Spinoza, l'un des principaux représentants du rationalisme. Au principe de non-contradiction, il ajoute trois autres principes à la base de ses réflexions : le principe de raison suffisante, le principe d'identité des indiscernables et le principe de continuité. A) L'activité de l'âme et les petite perceptions L'âme a besoin du corps dans son processus de formation des idées Les contenus représentatifs doivent preovenir de l'espérience. Cartésiens : "Activité permanente de l'âme impossible, cependant toute pensée est consciente." Pour Leibniz, l'âme est en permanente activité. mais n'est pas toujours consciente. - Une infinité de perceptions en nous : La vague est constituée d'une multitude de gouttelettes ; "il faut bien qu'on entende les parties qui composent ce tout" ; assemblage ; affecté par le mouvement de la vague ; perception de chacun de ses bruits. "Ces petites perceptions sont donc d’une plus grande efficacité qu’on ne pense. Ce sont elles qui forment (...) ces impressions que les corps environnants font sur nous, et qui enveloppent l’infini, cette liaison que chaque être a avec le reste de l’univers." * Collection d'unités constituantes Résultat perceptif des éléments existants séparés, addition qui donne une impression de continuité. Toute perception unitaire contient une multiplicité implicite. Ces perceptions impliquent l'infini ou le reste de l'univers. *Principe de continuité & perception insensible Toute perception insensible fonde les perceptions sensibles et sont en liaison avec elles, sans quoi, il y aurait une rupture dans notre perception. Perception sensible : Perception d'éléments qui constituent la perception globale. Connaissance sensitive, principe de sensation : Tout corps présentement perceptible entretiens un même rapport de dépendance avec le reste des corps. Principe de continuité : résultat d'une somme d'éléments particuliers, perception des étapes et connexions par l'expérience. Omniscience et rapport à Dieu : perception d'une infinité de petites perceptions L'esprit omniscient est capable de percevoir l'entièreté de l'univers. "donc je suis capable à partir d’une connaissance distincte d’un phénomène, de remonter à sa cause, donc à l’étape antérieure à sa production, et je serais théoriquement capable d’en déduire les effets. On le voit, il ne s’agit là pour Leibniz que d’une capacité théorique réservée à Dieu, en vertu de son omniscience. * La perception ne suppose pas la conscience. * L'aperception (=conscience actuelle de ce qui est perçu) n'est pas permanente. Blocage de la constante activité de penser consciemment : "en m’apercevant de quelque sentiment présent, je devrais toujours penser que j’y pense, et penser encore que je pense d’y penser, et ainsi à l’infini. Mais il faut bien que je cesse de réfléchir sur toutes ces réflexions et qu’il y ait enfin quelque pensée qu’on laisse passer sans y penser ; autrement on resterait toujours sur la même chose." L'âme ne pense pas en permanence mais est continuellement active. Expérience dans l'action et pas dans la réflexion. âme = contenu représentatif sans conscience
* Capacité de rétention de la mémoire : l'âme est active sans corréler cette activité au fait de l'aperception. Capacité de recourir aux impressions, retour sur l'acte réflexif. Sans capacité de rétention, l'âme serait toujours dans un état de perpétuel recommencement. "La perception n’est donc qu’occasion d’une découverte des idées innées (Descartes) comme l’expérience sensible était pour Platon occasion de réminiscence, ce qui fait dire à Leibniz que son système s’approche de celui de Platon."
B) La source des idées et la nature immatérielle de l'activité de l'âme Leibniz repousse l'explication empiriste (=basé sur l'expérience extérieure) car 1) ceux qui font de l’expérience la source de la connaissance ont tendance à rendre la connaissance matérielle (Gassendi et le Principe matériel). L'argument de l'empirisme tend vers le matérialisme parce qu'il donne une explication mécanique de la perception : l'organe sensitif subit des modifications matérielles qui remonte au cerveau. Modification corporelle =/= ne communique pas sur la sensation et le rapport à l'idée. * L'expérience de la sensation (ex :La sensation de douleur que me procure l’épingle ne correspond pas seulement aux causes matérielles qui la provoquent. Si je pique un corps qui est dénué de vie, ou si je pique une statue, il n’y a pas de douleur. « L’expérience est nécessaire, je l’avoue, afin que l’âme soit déterminée à telles ou telles pensées, et afin qu’elle prenne garde aux idées qui sont en nous ; mais le moyen que l’expérience et les sens puissent donner des idées ?» Nécessité de l'expérience et activité indispensable de l'intelligence. L'expérience est occasion de connaissance, selon Leibniz, et non source réelle de la connaissance.
2) Empirisme animal :ne rend pas compte de la différence entre animal et l'homme dans le mode de connaissance. « C’est aussi en quoi les connaissances des hommes et celles des bêtes sont différentes : les bêtes sont purement empiriques et ne font que se régler sur les exemples, car autant qu’on en peut juger, elles n’arrivent jamais à former des propositions nécessaires, au lieu que les hommes sont capables de sciences démonstratives,(...) consécutions (=enchainement d'évènements se succédant) des bêtes qui prétendent que ce qui est arrivé quelquefois arrivera encore(...) Les consécutions ne sont qu’une ombre du raisonnement, c’est-à-dire ce ne sont que connexions d’imagination, et un passage d’une image à une autre, parce que dans une rencontre nouvelle qui paraît semblable à la précédente, on s’attend de nouveau à ce qu’on y trouvait joint autrefois, comme si les choses étaient liées en effet, parce que leurs images le sont dans la mémoire. » L'animal fonctionne avec une capacité de réflexion basée sur le phénomène qui amène un autre phénomène ; sa capacité de rétention n'amène pas l'idée, mais est basée sur la faculté de sa mémoire. L'être humain connaît la cause, ce qui fait son intelligence, l'anticipation : l'effet avant qu'il puisse se produire. Connaître la cause, c'est connaître la raison suffisante. Cette inclusion de l'effet est spécifique aux êtres humains qui a accès aux concepts abstraits et intelligibles. (ex :notion de cercles et déduction infaillible. à l'inverse, l'expérience de Pavlov avec l'assimilation du son de la cloche et de la nourriture donnée au chien qui va assimiler ces deux phénomènes.)
3) Vérités particulières - Singulières : Toute connaissance empirique (=basé sur l'expérience extérieure) est par nature singulière : les sens sont insuffisants pour nous donner toutes les connaissances, et nous ne donnent que des vérités particulières, et non les vérités générales/universelles. Induction et déduction : notions générales par un raisonnement L'induction désigne un type de raisonnement qui part de cas particuliers pour parvenir à une conclusion générale ou une loi universelle. Contrairement à la déduction qui va du général au particulier. D'après Leibniz, il y a une possibilité d'induction , c'est-à-dire de former une connaissance universelle à partir d'une collection de cas singuliers.
4) La connaissance réflexive saisit l'esprit par le biais de notions générales. « Cela étant, peut-on nier qu’il y ait beaucoup d’inné en notre esprit, puisque nous sommes innés, à nous-mêmes pour ainsi dire, et qu’il y a en nous : Être, Unité, Substance, Durée, Changement, Action, Perception, Plaisir et mille autres objets de nos idées intellectuelles ? » Les actes réflexifs portent sur des réalités immatérielles, et ils sont dépendants de l’aperception et ne concerne pas l'animal. « les idées et les vérités nous sont innées, comme des inclinations, des dispositions, des habitudes ou des virtualités naturelles.» La différence avec Descartes est que le concept d'idée pour Leibniz est liée avec l'activité de l'âme (et non la conscience) et le contenu objectif/perception sensible.
C) La nature réelle des idées. Expérience de Locke - L'idée est l'objet de la pensée. - L'idée est un objet : par sa clarté et sa distinction. Elle s'identifie par elle-même, en elle-même (notion d'étendue) Idée adéquate et inadéquate : fondée ou non distincte (à lier avec Vérité, dans la partie Spinoza) - La réalité de l'idée : une idée possible ; qui exprime quelque chose dont le contenu pourrait exister. Leibniz refuse de limiter le réel à l'actuellement existant : idée chimérique L'idée réelle relève de l'ordre des vérités éternelles, qui renvoie à un contenu objectif présent dans l'entendement divin (rapprochement avec Platon) - L'idée de divinité pour Leibniz est une idée innée possible, même si une idée claire et distincte peut receler une contradiction.
ARNAULD Antoine (France, 1612-1694) Distinction de l'idée entre la perception de l'objet et la perception par l'esprit de l'objet "Car, au regard des idées, cela veut dire que les choses que nous concevons sont objectivement dans notre esprit et dans notre pensée. Or cette manière d’être objectivement dans l’esprit est si particulière à l’esprit et à la pensée" Contenu objectif / idée vs Présence physique et locale Dissociation entre idée et objet par Malebranche Selon Arnauld, il y a un seul mode de présence d'un objet qui est la réalité objective. = contenu intelligible de l'idée d'un être extérieur
Etendue réelle
étendue intelligible infinie
Être fini
exemple : morceau de marbre qui contient virtuellement la statue que va faîre apparaitre l'artiste
Etendue = corps
"Il ne faut pas confondre l’idée d’un objet avec cet objet conçu" 1)Légitimité de l'idée = intermédiaire entre esprit et l'objet Malebranche et Spinoza ont fusionné la réalité objective de l’idée avec ses critères établissant sa véracité, à savoir le clair et le distinct 2) Notre pouvoir d' "inclination" : L’âme a une capacité de réflexion, où l’esprit saisit ses propres idées (signe d’une activité et non d’une passivité, ce qui contredit l’idée d’une vision en Dieu) et elle est capable de création d’idées à partir des principes qui sont en elles. « Il me suffit d’avoir montré qu’on n’a point de raison de croire que, notre âme n’étant point purement passive au regard de ses inclinations, elle le doive être au regard de ses perceptions : ce qui n’empêche pas qu’on ne puisse dire que notre âme n’est peut-être active qu’en tant qu’elle est volonté ; parce que ce n’est peut-être qu’en le voulant que nous nous pouvons donner diverses perceptions. » Chapitre 27 Lorsque nous connaissons clairement et distinctement, il nous est encore possible de faire retour sur notre connaissance, et de s’en former une idée. « Dans les connaissances naturelles, ce ne peut être que la clarté et l’évidence qui fait la certitude. Perception formelle = idée vs Perception par sentiment et conscience 3) Arnauld remarque également que la notion d’étendue intelligible est contradictoire : "(...) étendue intelligible infinie, dans laquelle il prétend maintenant que nous voyons toutes choses ; ; car il en dit des choses si contradictoires, qu’il me serait difficile de m’en former une notion distincte sur ce qu’il en dit, que de comprendre une montagne sans vallée." L'étendue est une métaphore qui réduit la perception de l'idée à celle d'une analogie matérielle ; brouille la distinction entre substance sprirituelle et matérielle ; inverse l'ordre de genèse et l'ordre de connaissance Capacité de dériver (Hume) une figure particulière si nous en avons connaissance dans notre esprit. exemple du peintre : un peintre, quelque habile qu’il soit en son art, ne peut pas représenter un animal qu’il n’aura jamais vu et dont il n’aura aucune idée... 4) La perception de Dieu se trouve dans tous les objets que nous percevons : recours excessif à Dieu, possibilité d’une idolâtrie par les philosophes modernes.
John Locke (Angleterre, 1632-1704) "An Essay Concerning Human Understanding" / Essai sur l'entendement humain
Les idées trouvent leur source dans l'expérience sensible / cursus d'expérience. L'expérience est nécessaire. exemple observé : Lorsque l'enfant naît, il découvre ses principes par apprentissage car il n'a pas de connaissance immédiate. Perception et découverte - Corrélation / Association - Habitude et mémoire = rétention de l'information Il va faire un retour sur ses impressions sensibles qui se manifestent par l'expérience. Evolution des conceptions à mesure que les objets perçus varient, capacité d'accroissement et d'extension. Expérience du toucher
La dureté et la froideur sont deux idées simples que je distingue aisément l’une de l’autre, mais qui sont toutes les deux des propriétés tactiles : le toucher me donne à connaître ces deux propriétés, il peut également me donner l’expérience du tactile sans pour autant qu’il y ait une sensation de froid. + Spécification des idées et le principe de distinction de celles-ci Quelle est l’expérience première du corps ? C’est la solidité. Cette solidité, on en fait l’expérience par le toucher : c’est ce qui permet, selon Locke de distinguer l’étendue de l’espace et l’étendue du corps.
= Formation de contenu intelligible.
- Réfutation de la théorie des idées innées : L'importance de la constitution des principes qui fondent la connaissance Et donc les idées ne peuvent être innées, il s'agit d'un "consentement universel" comme les vérités mathématiques ou les principes moraux : il y a des peuples qui n’en n’ont pas connaissance, pas plus que les enfants". Les notions acquéries ne se situent pas dans la subjectivité innée d'un individu. Le consentement universel est insuffisant d'après John Locke. - Réfutation du cogito de Descartes : cogito de Locke : ’association des différentes opérations saisies par réflexions. Expérience de l'interruption de la pensée. (sommeil, automatisation) Volonté simulée par une expérience extérieure. - Différence avec la substance de Descartes : Descartes : substance pensante = Dieu et corps/étendue Locke : substrat de toute les qualités - Différence avec l'idée de Dieu de Descartes : Descartes : idée de Dieu comme innéité, infini. Locke : idée complexe composée, maximilisation de subjectivité pensante sans limitation qui dérive de l'expérience. "L'idée de Dieu ne provient pas spontanément de l'enfant", il s'agit d'une idée imposée
Généité et composition de l'idée : Connaissance par les qualités. et Capacités réflexives 1) idée simple : provient de la sensation. Connaissance par les qualités. La subjectivité peut concevoir une idée par l'expérience de la sensation. Représentation mentale qui existe dans les corps. Facultés sensorielles, rapport avec l'extérieur. 2) idée composée / complexe : acte réflexif. Capacités réflexives. Réflexion de l'acte de connaître. Retour réflexif. Accès aux notions abstraites par l'expérience du sensible et des proprs rapports aux choses. "C'est l'expérience seule et la volonté qui constitue les idée complexes", processus d'extension : joindre plusieurs idées ensemble du même genre.* Quantitative et qualitative : caractères donnés clairs et distincts. Représente le contenu des conceptions. Nous connaissons les qualités premières des corps par l’intermédiaire des qualités secondes, que celles-ci existent ou non. Ainsi, je prends conscience du feu lorsque je perçois la flamme, sa couleur, voire quand je m’y brûle.
- La pensée est continuelle est nécessairement accompagnée de l'attention (aperception ; Leibniz) - Quand je songe, ma pensée devrait être tout aussi rationnelle que pendant la veille ; or je constate l'inverse (doute méthodique ; Descartes) - Possibilité de sommeil sans songe, sans rêves et expérience de la pensée - L'étude de la pensée continuelle permet de constater que le rêve relève de l'expérience Locke peut reprendre à son compte l’adage qui avait été celui des scolastiques : Toute connaissance provient des sens, de l'expérience " Ainsi, la première capacité de l’entendement humain consiste en ce que l’âme est propre à recevoir les impressions qui se font en elle, ou par les objets extérieurs à la faveur des sens (...)"
Processus de généralisation : La valeur générale ("consensus") Extension de l'idée/validité de contenu intelligible par plusieurs individu, idée comme collection de différents ensembles. " Locke ne se prononce pas sur le processus physique ou psychique de l’abstraction. L’expérience montre cependant qu’une idée réitérée et inscrite dans la mémoire reste présente en permanence, et par une association de propriétés communes, qui font d’une idée un modèle standard (le blanc de la craie, du lait et de la neige)... " Ce qui fait une idée, c'est une collection de plusieurs ensembles sensibles expérimentés. Nécessité de réhitération (=procéder plusieurs fois l'action), d'identités similaires. ~~~ Idée selon John Locke = expérience - Association de idée simple + idée complexe - réhitération ~~~ *Composition des idées complexes : Substance singulière = Multitudes ou collection ("set" en anglais) de propriétés combinées dans l'esprit par des connaissances. Travail d'association dans l'esprit.
exemple observé : notion abstraite L'idée d'heure : composée de minutes, secondes, etc. L'idée des kilomètres : composée de mètres, décimètres, centimètres, millimètres, etc. L'idée du corps est une notion abstraite. Le corps étant un multitude/collection d'observations sensorielles de plusieurs propriétés telles que : le mouvement, une résistance, une situation dans l'espace. L'idée du corps est une composition d'idées simples et complexes. "Locke reprend l’idée selon laquelle toutes les notions abstraites qui ne portent pas directement sur les corps et leurs propriétés sont obtenues par réflexion sur notre acte de connaître. De là nous tirons les idées de volonté, de pensée, de jugement, d’entendement etc. concernant la subjectivité, mais nous tirons également de toutes ces premières impressions, les notions d’existence, de succession, de continuité, d’unité." Classes des idées complexes : Mode, substance et recaption : - mode : relève de l'accident, généralités "sans sujet", n'existe pas sans objet, dépend de la réalité. - substance : ce qui est premièrement et par soi : substrat. - relations : capacité à mettre en rapport plusieurs substances. L'idée de Dieu est une maximilisation des propriétés de subjectivité pensante. Idée complexe composée sans limitation. Qui dérive de l'expérience.
Locke conserve du cartésianisme : la réalité des qualités premières, l'importance de l'idée claire et distincte. Concernant la Véracité : Locke soutien que l'idée n'est ni vraie, ni fausse en elle-même. Elle n'a de valeur que par rapport à la thèse d'existence par rapport à l'expérience. (exemple : l'idée de Centaure n'est fausse que si j'estime qu'il existe tout de même) C'est la proposition qui détermine la fausseté et la vérité d'une idée.
Lexique : Intelligible = s'oppose à Sensible et signifie ce qui est perçu comme plus ou moins réel par la pensée pure et non pas par les sens. Accessible - clair - compréhensible. Les réalités intelligibles, pour Platon, sont les Idées; pour les Cartésiens, ce sont les substances que l'esprit conçoit, mais qui ne tombent pas sous les sens : l'âme et Dieu. Corrélation : Rapport existant entre deux choses, deux notions, deux faits dont l'un implique l'autre et réciproquement. Analogie, correspondance, interdépendance, liaison, lien, rapport, relation. Qualité sensible : le sens ne sent pas les propriétés géométriques des corps. (exemple : le sucre...) Qualité première et seconde : pas d'existence dans les corps. notion : chaleur/feu/brulûre - douceur/sucre (?) Sensible propre : qualité des sens (tactile, audible, senti, gout, couleurs) Sensible commun : accident des sensibles propres (l'étendue, le mouvement, le repos...) Mode : Manière d'être qui ne peut exister indépendamment des substances. Dépend de la substance. Scepticisme ou pyrrhonisme : philosophie et une méthode grecque antique qui compare et oppose toutes choses afin d'atteindre la tranquillité. "rien n'est vrai ni faux, ni vrai et faux à la fois, et pas même cette dernière phrase car elle s'oppose à elle-même. " Pensée = substance pensante Etendue = substance corporelle Etendue intelligible = Tout objet existant possible = essence divine. "Je vois les objets par essence divine " : accès à travers l'étendue intelligible. Etendue selon Arnauld : métaphore qui réduit la perception de l'idée à celle d'une analogié matérielle Modes : accident modifiant l'attribut (la sensation, l'imagination, l'idée pour la pensée ; la figure et le mouvement pour l'étendue). Formes d’existence variées. Le concept de mode est indépendant du concept de la chose finie. Substance : ce qui demeure lorsque l'ensemble des qualités est enlevé (pour Spinoza : Dieu ou la nature) Ce qui est premièrement et par soi. La substance s'accompgane d'attributs et de modes Vérité / Véracité (Spinoza, Hume, Locke) Certitude et évidence Propriétés, démonstration Unité de la subjectivité (Kant) : addition de différentes facettes temporelles et spatiales d'un objet ; capacité à synthétiser les différentes facettes de l’objet à travers les formes de l’espace et du temps. Perception-anticipation Perception-rétention Perception : percevoir par les sens. D'après Spinoza elle peut être acquise par ouï-dire ou par l'expérience. - Perception de l'objet par Aristote : par l'âme : "phantasme". - Distinction avec la perception sensible. -La perception ne produit pas la connaissance, mais nous renseigne sur le monde. -Les perceptions et les sensations forment des représentations dans l'esprit. -La perception permet de vérifier une existence -Les perceptions collectives, permettent des notions communes, en lien parfois avec le divin. -Les perceptions comme les sensations peuvent nous tromper sur la réalité. -D'après Kant, la perception est constituée d'une forme structurante (temps et espace) et d'une intuition/matière. -D'après Leibniz, il existe des "petites perceptions" ou "perception unitaire" qui forment une perception globale. - La perception en rapport avec l'omniscience et à Dieu, celle-ci se compose d'une infinité de petites perceptions. - En rapport avec la thèse des idées innées, la perception n'est que l'occasion de découverte de ces idées. - La perception est l'intermédiaire entre la connaissance intelligible et la nature sensible d'un objet Perception sensible : Perception d'éléments qui constituent la perception globale. Aperception : conscience actuelle de ce qui est perçu Principe de continuité : résultat d'une somme d'éléments particuliers, perception des étapes et connexions par l'expérience. Empirique : basé sur l'expérience extérieure Perception Représentation : Affaiblie (Berkeley) Dériver (Hume) Idée innée : connaissance immédiate des principes / manifestation de la connaissance dès l'éclosion des facultés naturelles, principe par la raison est en fait un "consentement universel" (vérités mathématiques, principes de moeurs) qui n'est pas une théorie possible au fondement de de l'idée Qui n'est pas acquise par les sensations Vérités générales : - (Locke) Composition des idées complexes : Substance singulière = Multitudes ou collection ("set" en anglais) de propriétés combinées dans l'esprit par des connaissances. Travail d'association dans l'esprit. Consensus ! - (Leibniz) Principe de continuité : résultat d'une somme d'éléments particuliers, perception des étapes et connexions par l'expérience. D'après Leibniz, il y a une possibilité d'induction, c'est-à-dire de former une connaissance universelle à partir d'une collection de cas singuliers. - (Arnauld) : Pouvoir d' "inclination" : L’âme a une capacité de réflexion, où l’esprit saisit ses propres idées (signe d’une activité et non d’une passivité, ce qui contredit l’idée d’une vision en Dieu) et elle est capable de création d’idées à partir des principes qui sont en elles. - (Kant) Principe de succession : Addition des formes qui structurent l'objet dans des conditions réelles normées d'espace et de temps. Idée de chimère : Leibniz - la chimère, l'idée de chimère n'est pas fausse car refus de limiter le réel à l'actuellement existant Locke - le centaure, l'idée de centaire n'est ni vraie ni fausse, elle n'a de valeur que si sa thèse d'existence est questionnée ; c'est la proposition qui détermine sa valeur Empirirme de Leibnis vs Locke : Pour Leibniz, l'expérience n'est qu'occasion de connaissance car elle ne suscite par l'idée directe ; Leibniz maintient sa réflexion des perceptions et continuité par la collection d'unité singulière contenue dans l'esprit et sa capacité de rétention ; alors que pour Locke, l'expérience est source de connaissance. L'Objet réel et l'idée d'objet réel : Descartes : l'idée de l'objet réel (perception et sensation) peuvent nous tromper Spinoza : L'objet réel est compris dans une étendue et suppose Dieu/la Nature qui attribue de propriétés et mode Malebranche : Distinction entre corps et âme, la sensation permet de confirmer l'existence d'un objet réel. Il existe un arrangement matériel des corps : et donc l'idée d'un objet n'est possible que par les modifications/variations physiques de celle-ci... Cependant le corps ne peut susciter la sensation. L'idée d'infini = Dieu; humain esprit = limité. Idée d'étendue et objets de l'étentue. L'objet possède des proprités infinies car elle est inclue dans ue étendue infinie Berkeley : Tout objet existe si je peux le percevoir, solipsisme Hume : L'objet réel est une représentation affaiblie / dérivée, principe d'assimilation : ressemblance, causalité et contiguïté Kant : Nous n'avons pas accès à l'essence d'un objet réel (raison pure) , mais avons juste sa représentation par principe de succession : la connaissance par addition de formes constituantes et strucuturante dans l'espace temps Leibniz : L'objet réel n'est percu que par des perceptions particulières assemblées pour réaliser des représentations générales (principe de continuité), et ne sont que l'occasion de connaissance par notre capacité de rétention de mémoire Locke : L'expérience sensible contribue à la connaissance de l'objet réel, empirisme. Le "set" = Collection de perceptions afin de former une notion générale ; connaissance par les qualités et capacité réflexives (esprit, idées abstraites) Arnauld : Il ne faut pas confondre l'objet réel et l'idée de l'objet réel !