De la Désobeissance, FROMM ERICH, 1981.
Extraits de l'ouvrage sociologique sur la désobéissance.

1. La désobéissance, problème psychologique et moral (pdf)
2. Application de la psychanalyse humaniste à la théorie de Marx
3. Prophètes et prêtres
4. L'humanisme en tant que philosophie globale de l'homme (pdf)
5. Pour la prédominance de l'homme
6. Pour un socialisme humaniste (pdf)
7. Aspects psychologiques de la garantie de ressources
8. Plaidoyer pour un désarmement unilatéral
9. Pour une théorie et une stratégie de la paix 


Selon les mythes grec et hébreu, l'histoire humaine a été inaugurée par un acte de désobéissance. Dans le mythe de Prometheus, celui-ci vole le feu aux dieux pour le donner aux humains. Son acte établit la fondation sur laquelle repose l'évolution des humains, mais Prometheus est puni pour sa désobéissance. L'histoire humaine n'existerait pas si le "crime" n'avait pas eu lieu. L'homme a continué d'évoluer grave à des actes de désobéissance. Dans les récits bibliques, Adam et Eve ont commis le péché originel, acte qui transformera l'histoire des humains. Tout changea lorsqu'ils désobéirent à un ordre. Ils se sont rendu capable de faire un pas vers l'indépendance et la liberté. Cette rupture du lien qui les attachait leur a permis de devenir des individus à part entière. Acte de corruption, mais création. Besoin de se mettre en relation avec le monde / caractère social Raison - Nouvelle harmonie - Évolution - "Accomplissement des temps " Oser dire non aux puissants. Désobéissance aux autorités qui tentent d'étouffer les pensées nouvelles. Désobéissance à l'autorité des opinions établies qui tiennent pour inepte tout changement. Une obéissance par la peur, effet de mouvement, persuasion, contrainte " L'obéissance comme vertu, La désobéissance comme un vice. " Idéologie traditionnelle intégrée dans les esprits pas l'autorité du pouvoir et par l'opinion publique influencée. Dichotomie entre : obéir aux lois inhumaines de l'état et ne pas respecter fatalement les lois de l'humanité. En obéissant à ces dernières, elle s'oblige à désobéir aux autres. (histoire de Antigone) Obéir à sa propre conscience, à l'humanité, à la raison. L'homme qui ne peut qu'obéir est un esclave, s'il ne peut que désobéir, il est un révolté (et non pas un révolutionnaire) ; il agit par ressentiment et pas au nom d'une conviction ou d'un principe. Distinction entre : obéissance Soumission - Abdication d'autonomie, de volonté, de jugement Obéissance à sa raison autonome : "affirmation", conviction Conscience autoritaire : Désir d'être accepté, peur de déplaire (le "surmoi" de Freud), intégration des principes du pouvoir. Conscience humaniste : Connaissance intuitive de ce qui est faborable à la vie où à ce qui la détruit. Aucun individu ne se laisserait exploiter si il est libre de l'éviter. Rapport professeur/élève et maître/esclave Enrichissement - Soumission - Intérêt - Échec - Supériorité - Autorité rationnelle et irrationelle Opinion publique - Obéissance étatique - Hiérarchie Sentiment de sécurité - Protection - Intégration observation : L'enfant, dès ses premiers moments est imprégné d'un respect invraisemblable pour la conformité, de la peur d'être mis à l'écart, d'être différent. Pour désobéir, on doit avoir le courage d'être seul. Penser et ressentir par soi-même. Liberté et Désobéissance (concepts liés, inséparables) Condamner la désobéissance par la punition c'est restreindre la liberté. Tout système qui condamne ces conceptions ne peuvent dire la vérité . Maintien d'un "ordre" d'obéissance par la contrainte, garantie par la peur et la menace permanente. Lutte contre l'autorité (Révolution de Luther, 1532) à l'origine du développement d'individualisme indépendants : philosophes, ouvrière, prolétariat, classes sociales intellectuelles... Cas de "l'homme de l'organisation" : procès d'un bourreau qui fait son travail. L'obéissance par automatisme, pas de remise en doute de ce qui est considéré comme la norme. Bureaucrate aliéné pour lequel hommes, femmes et enfants ne sont que des matricules lors du génocide de 1940-1945 en Allemagne. Innocence plaidée - Contexte de guerre - Perte de la capacité d'une conscience humaniste Incapacités de douter, de critiquer - de désobéir observation : Qui pourrait désobéir à ce qui conforme et confirmé d'être raisonnable ? Comment pourrait-on désobéir si nous n'avons pas conscience d'obéir (comme le cas de "l'homme de l'organisation", aliéné par la conformité et l'automatisme) L'obéissance automatique, l'incapacité à remettre en cause ses actes, de réfléchir par soi-même, de considérer ses actions, dans tout contexte risque une destruction de la raison, de la liberté La question de désobéissance est une importance vitale. Elle est un acte d'affirmation de la raison et de la volonté. Ce n'est pas essentiellement une attitude orientée contre, mais pour : la capacité d'exprimer, de refuser de dire ce qui n'est pas juste, de dire ce qu'il ne voit pas. (ref : 1984, George Orwell) Pour agir ainsi, il ne faut pas essentiellement être agressif ou rebelle. L'important est d'avoir les yeux ouverts, être pleinement éveillé et désireux de prendre la responsabilité d'ouvrir l'esprit des autres. D'aider à sortir de l'automatisme, de s'entraider, d'être conscient et d'informer le danger de devenir un humain inactif. Le philosophe désobéit à l'autorité des pensées et concepts traditionnels institutionnels, aux clichés et à l'opinion publique (Socrate, Spinoza) parce qu'il croit à la raison et à l'humanité. La raison est universelle et capable de franchir toutes les frontières qui relie les citoyens du monde. ~~~ L'humanisme en tant que philosophie globale de l'homme Unicité - L'ensemble des principes humains qui se retrouve en chacun d'entre nous Importance accordée à la capacité de l'humain de se développer et de se perfectionner Importance de la raison, de l'objectivité et de la paix / épanouissement total _______ "Mettre en oeuvre les meilleurs conditions de son bonheur", SCHAFF Adam, Le marxisme et l'individu humain _______ En 1804, Goethe écrit : " Nos jeunes trouvent commmode de s'enrôler dans les forces armées. C'est d'autant plus une occupation séduisante qu'elle leur permet de se faire une réputation de parfaits patriotes." Sauf que les forces militaires contribuent à la destruction. Nationalisme et rejet, xénophobie. La bombe atomique comme aboutissement des connaissances humaines, arme atomique, menace pesante constance. _______ L'humanisme s'est manifesté par réaction à une menace dirigée contre l'être humain. L'existence est gravement menacée, Sans cesse par la guerre, menace contre l'existence physique et existence spirituelle. La société industrielle considère les êtres humains comme des choses (homo consumens = consumerism person). Un objet, menacé de perdre l'essence même de son humanité qui est être vivant. (...) "Les choses auront la priorité, et l'homme sera mort ; il parlera de la liberté et de l'individualité, mais il ne sera rien. Où en sommes-nous aujourd'hui ? Le capitalisme et un socialisme rudimentaire et déformé ont placé l'homme dans une situation où il est en danger de devenir un automate déshumanisé ; il est en train de perdre son bon sens et se trouve à la limite de l'auto-destruction. Seule une prise de conscience aiguë de cette situation et de ses dangers, et une nouvelle vision de la vie, capable de réaliser les buts humains de liberté, de dignité, de créativité, de raison, de justice et de solidarité, peuvent nous sauver d'une déchéance quasi certaine, de la perte de la liberté ou de la destruction. Nous ne sommes pas obligé de choisir entre un système directorial de libre entreprise, et un système directorial communiste. Il existe une troisieme solution, celle du socialisme démocratique et humaniste, qui, fondé sur les principes originels du socialisme, offre la perspective d'une nouvelle société, vraiment humaine." Existentialisme - Philosophie humaniste socialiste Autonomie par conviction sans cadre théiste de reference (pas de religion, de dogme) combiné avec l'amour de son prochain, une négation de l'égoïsme, le fait d'obtenir le bonheur en se battant pour le bonheur d'autrui. Le bonheur - Essentialité de cultiver des désirs véritablement humains (actif, vivant, en évolution) La théorie nocive du "laisser-faire" : si chacun reçoit ce qu'il désire, l'aboutissement résulte à une perte de toute signification. Ce qui peut mener au meilleur ou au pire' La théorie du bonheur nocif définit par la communauté : traditions et normes qui détermine ce qui est bien ou beau et digne. Ce qui mène à une conformité et rejet de la différence. Pas de contrainte dans la conception de l'idée du bonheur non-théiste humaniste. Accepter le principe qu'il n'y a pas une seule vérité incontestable. La réglementation limite le progrès. Nécessité d'un changement d'atmosphère pour évoluer. Déconstruire les habitudes. Développer un intérêt pour la raison. Transcender soi-même. "Ce qui importe c'est que l'homme soit beaucoup et non qu'il possède ou utilise beaucoup." - Karl Marx. (...) Le but de la société est d'offrir à l'homme de plein développement de ses possibilités, de sa raison, de son amour, de sa créativité ; toutes les dispositions sociales doivent permettre de surmonter l'aliénation et l'infirmité de l'homme et de le rendre capable d'affirmer son individualité et d'être véritablement libre. Le but du socialisme est de créer une association où le plein développement de chacun est la condition de celui de tous. (chapitre 6 : pour un socialisme humaniste, p.100)